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Peut-être êtes-vous sur cette page par curiosité ou pour entamer une démarche personnelle de thérapie, gestalt ou autre ? Voici quelques vignettes-témoignages utiles :

« Je suis tout le temps fatiguée »

Michèle a fait un burn-out il y a deux ans, elle vient me voir bien qu’elle ait fait déjà une thérapie pendant un an, mais elle m’explique que tout lui parait flou et surtout qu’elle est tout le temps fatiguée. « Je vais beaucoup mieux aujourd’hui, mais je n’ai aucune énergie, j’ai tout le temps des coups de barre, ma vie professionnelle s’en ressent, ma vie de couple, de mère et ma vie sociale s’en ressentent » Dans le cas de Michèle, un certain travail de soutien avait été fait, elle avait pu se reposer, changer d’emploi, et même faire reconnaitre son burn-out par la médecine du travail. Elle avait aussi soigné pendant deux ans des douleurs physiques multiples, mais le principal n’était pas là. Un véritable travail de reconstruction manquait autour de sa place de femme, sa place de mère, sa place de fille, et surtout le respect de soi même et de son corps. « finalement mon corps, c’est moi et il m’a rendu un fier service en tirant la sonnette d’alarme à la place de mon cerveau ». Ce sont les mots qu’elle a prononcés quelques mois plus tard, je les retranscris parce qu’ils parlent, mais je n’aurais pas formulé les choses ainsi. Pour un gestaltiste les mots mon corps, ou mon cerveau n’ont pas vraiment de sens. On pourrait dire moi et moi. L’approche est globale et nous ne sommes qu’un. Ne pas écouter une partie de soi même, c’est se laisser détruire.

https://www.exprimerie.fr/?Le-corps-retrouve-en-psychotherapie

« Je ne suis pas un homme violent« 

Jean-François tourne en rond. Il va de traitement en traitement. Des somnifères pour dormir, des amphétamines pour tenir le coup au boulot, du Xanax pour l’humeur. Il alterne euphorie et dépression, et va d’ailleurs consulter un psychiatre pour trouble bipolaire. Lorsqu’il vient me voir, il a eu mes coordonnées par un ami alcoolique et vient pour un problème d’addiction à l’alcool et à la cocaïne. Il n’est pas trop motivé pour une thérapie, mais les dérapages sont de plus en plus fréquents et son entourage s’inquiète. La conversation est d’abord très centrée sur les produits et il se victimise beaucoup. Un jour j’arrive avec un sac de frappe, et je lui propose de s’en servir. « Je ne suis pas un homme violent, mais pourquoi pas ? » Il frappe de plus en plus fort, et à fur et à mesure l’émotion monte comme dans une cocotte minute trop hermétiquement fermée. Il finit par s’écrouler en larmes. Le geste de frapper avait libéré quelque chose, une forme d’impuissance, de colère rentrée. Les correspondances avec son enfance jaillissent alors toutes seules sans même le moindre mot de ma part. Cet acte était allé chercher loin en lui-même des nœuds très douloureux, des élans sans réponses, des murs infranchissables, des frustrations destructrices. Le corps avait parlé, les correspondances perdues s’étaient rétablies d’elles mêmes. Même si les mots ont ensuite permis de fixer les choses, tout était parti du corps, des mémoires corporelles enfouies.

« Elle me surveillait en permanence »

Quand Nadia vient me voir, elle va d’échec sentimental en échec sentimental, et accessoirement de thérapeute en thérapeute, voire de boulot en boulot. J’écoute ses paroles avec attention et au fur et à mesure des séances, je remarque qu’elle sautille sans arrêt d’un pied sur l’autre, elle regarde furtivement sa montre, son smartphone, et surtout ses mains sont toujours en mouvement. Je lui fais remarquer, mais ses réponses ne font que renvoyer à une conduite habituelle chez elle de nervosité permanente. Puis, je lui propose d’arrêter tout et de continuer à me parler tout en restant immobile. Elle joue le jeu et fait un effort très important pour contenir ses mouvements parasites. Insensiblement, nous passons sur un autre plan. Au lieu de me parler de ses rencontres amoureuses, ce qui était quasiment l’unique sujet, elle se met à me parler de sa vie de petite fille et de sa mère ultra-inquiète. « Elle avait tout le temps peur pour moi et me surveillait en permanence » Les séances ont alors changé radicalement de structure et le travail a considérablement progressé. Les mains bloquées ont parlé au corps bloqué, à la petite fille bloquée par les angoisses de sa mère.

« Tu ne m’écoutes pas »

Dounia et Pierre sont en couple depuis 5 ans, ils n’ont pas d’enfant. Leurs disputes sont incessantes. Je découvre au fil des séances que Pierre s’énerve très souvent contre sa femme et que le scénario suivant se met en place, car j’y assiste moi-même dans mon cabinet à plusieurs reprises. Il se plaint de ne pas être entendu, et très vite le ton monte. Elle se ferme alors comme une huître, et le laisse seul avec sa colère, ce qui ne fait que la décupler. Le problème semble récurrent et insoluble car chacun fait l’effort un moment, puis tout retombe. « Tu ne m’écoutes pas, j’ai beau te demander de prendre en considération ce que je dis, c’est comme un coup d’épée dans l’eau » Je décide de les voir seuls à tour de rôle et de les faire travailler sur la respiration. Celle de Dounia est fluide, je lui propose alors de la synchroniser sur la mienne. Très vite, elle se bloque et l’angoisse monte. La respiration de Pierre est rapide et saccadée, j’essaye de synchroniser ma respiration sur la sienne et je ressens immédiatement de l’angoisse. Je lui en fait part. La fois suivante quelque chose avait changé, il avaient touché du doigt concrètement, physiquement quelque chose qui tient à la dynamique de leur couple. Elle a la caractéristique d’être très facilement polluée par l’autre, et il a la caractéristique de transmettre facilement son mal-être à l’autre, l’addition des deux n’est donc pas des plus faciles. Nous avons pu mettre en évidence, au moyen de la respiration, qu’avec moi (et donc peut-être avec n’importe qui d’autre), le phénomène se reproduit des deux cotés. La thérapie est allée, bien sûr, beaucoup plus loin avec eux, mais je m’en souviens comme un premier déclic.

Ces quelques vignettes n’illustrent pas ce qui ce passe à chaque fois et ce ne sont que quelques exemples très partiels, mais elles montrent bien, je crois, la dynamique de la Gestalt. Ce lien constant entre différentes parties de soi-même, les mémoires corporelles, les situations miroirs, le langage du corps qui peut parler à l’esprit mieux qu’un discours.